Le BRM 400 km de Longjumeau du 13 mai avait été une première pour moi. Les 192 premiers kilomètres avaient été accomplis avec une moyenne impressionnante de 30,5 km / h. J'étais resté tout le long dans un peloton d'une vingtaine de coureurs vent de dos avec des pointes à plus de 40 km / h dans la Beauce. Je ne m'étais même pas arrêté pour photographier l'imposant château de Châteaudun ni même pour y valider mon BPF de peur de perdre mon groupe ! Ma crainte n'était-elle pas d'affronter la nuit seul ? J'étais content mais déjà bien entamé physiquement en arrivant au dîner prévu par l'organisateur à Mont-Près-Chambord. La pluie menaçait et était tombée pendant le dîner. J'avais pris mon temps pour manger ma soupe et mon plat de riz avant de repartir. Mon groupe était déjà reparti. Nous étions deux à affronter l'obscurité qui gagnait la forêt en Sologne. Mon compagnon du MBDA qui avait déjà accompli plusieurs Baris-Brest-Paris était bien obligé de rester avec moi car son GPS était défaillant… Nous nous retrouvions bientôt à trois. Au bout du kilomètre 320, je laissai mes compagnons qui avaient retrouvé un autre groupe. J'avais besoin de me reposer. Je roulai en zigzag de manière incontrôlée au milieu de la nuit. Je m'allongeai sur un banc, mais à cause du froid, dus repartir assez vite. Après avoir roulé seul quelques temps, je fus rattrapé par un groupe qui allait à une allure raisonnable. Je roulai avec eux jusqu'au bout. Nous arrivâmes à 7h20 largement dans les délais.
La fatigue et les Saints de glace aidant, j'avais pris un coup froid dans la semaine qui suivit. Je mis 10 jours à me débarrasser d'un gros rhume. Je passai un week-end prolongé de la Pentecôte en Bretagne. Je repris le vélo et effectuai 3 sorties d'une centaine de kilomètres les après-midi et avec un vent persistant de nord-est.
J'ai finalement bien récupéré de mon 400 et me sens prêt à réaliser le 600 km. Libourne-Andrésy est organisé par les 2 clubs éponymes. Le parcours a été créé par Stéphane Gibon, le délégué "longues distances" de la FFVélo. C'est un gage de qualité. Le parcours, très touristique, emprunte pas moins de 10 BPF ! Je pars en train à Libourne le vendredi après-midi. Stéphane Gibon a créé un groupe Whatsapp qui permet aux 24 inscrits d'échanger. Dans le train, je dialogue en ligne avec mes futurs compagnons de route. Je loge à l'hôtel Ibis Budget situé à 1 km du départ. Le soir, je dîne au Buffalo Gril voisin avec 3 participants qui logent dans le même hôtel : Christophe de Dieppe, Olivier de Champigny-sur-Marne et Vincent de Paris. Aucun d'entre nous n'a encore jamais réalisé PBP. Je rentre tôt à l'hôtel et mets mon réveil à 5 h. Le départ est prévu à 6 h. J'arrive vers 5 h 20 au départ où un petit déjeuner (jus d'orange, café et quatre-quarts) est servi par le club local. Olivier est déjà présent et je découvre de nouveaux participants.
Pendant les 10 premiers kilomètres, je reste dans la roue du groupe le plus rapide. Dans la première côte je laisse raisonnablement le groupe filer. Dans les vignobles aux appellations prestigieuses (Pomerol, Lussac-Saint-Emilion,...), les températures sont déjà élevées. Je vais rouler tout seul pendant toute la suite du parcours à mon rythme. J'effectue une première pause à Aubeterre-sur-Dronne (BPF de Charente) au km 64. Le premier pointage a lieu au km 93 à Villebois-la-Valette (autre BPF de Charente) où je retrouve d'autres participants.
J'arrive avant midi à La Rochefoucauld, perle de la Charente (km 130). J'achète 2 sandwichs Sodebo, des bananes et un Coca-Cola dans une superette. Je m'installe à l'ombre devant le château de la Rochefoucauld. Il fait déjà bien chaud !
Je valide mon 4e BPF de Charente à Saint-Germain-de Confolens (km 182) à la confluence de la Vienne et de l'Issoire. Je prends un coca "artisanal" sur la terrasse ensoleillée d'un chic restaurant caviste. La chaleur est assez étouffante. Je ne m'attarde pas trop mais fais vite demi-tour car j'ai oublié de faire pointer mon BPF ! En roulant à bonne allure, on peut ventiler.
J'arrive vers 17 h dans Montmorillon (km 230) et m'arrête à nouveau dans un bar pour me rafraîchir, pointer et valider mon premier BPF de la Vienne. Je commande cette fois un Schweppes Tonic. Le tracé est bien étudié car il traverse la ville et passe devant les lieux touristiques.
Le parcours passe ensuite à Saint-Savin et son impressionnante abbaye sur le bord de la Gartempe inscrite au patrimoine de l'Unesco. La soirée s'approche lorsque j'arrive à Angles-sur-l'Anglin, BPF de la Vienne ( km 265). Après m'être à nouveau désaltéré dans un bar, je m'enquiers d'une épicerie pour me ravitailler en vue du repas du soir. Je crains d'arriver un peu tard pour dîner dans un restaurant à Loches (km 323) où j'ai réservé une chambre d'hôtel . Il me reste encore une soixantaine de kilomètres pour atteindre mon lit ! J'arrive à Loches vers 21h30 et mets un certain temps à trouver l'hôtel un peu excentré et mal indiqué depuis le centre-ville. Je n'oublie pas de pointer à l'accueil avant le départ de la réceptionniste ! Loches est une très belle ville (BPF de l'Indre-et-Loire). Je l'ai déjà visitée en 2019. De toute façon, je n'avais pas la force de faire un tour dans la ville bien animée le samedi soir… Je dîne frugalement dans ma chambre avec 4 tranches fines de porc cuit, du pain de mie industriel et un demi-litre de lait. J'ouvre prudemment une canette de Coca-Cola que j'ai transportée sur le dos depuis un moment. Tout va bien: elle n'explose pas ! J'ai effectué les 323 km en 13 h 38 sur le vélo avec plus de 2 heures de pause à une moyenne de 23,8 km / h et un dénivelé de 3 100 m. Je mets le réveil à 4 h 30 et m'endors rapidement d'un sommeil réparateur dans un lit bien douillet. Réveillé à 4 h, je me lève, mange quelques tranches de pain de mie et termine mon Coca Cola. Je prendrai un vrai petit-déjeuner à l'aube dans la première boulangerie que je trouverai. Je roule environ une heure de nuit dans la forêt après Loches. Je traverse le très beau village fleuri de Chédigny de jour. La feuille de route indique que la partie difficile du rallye est terminée. Il fait déjà bien jour à 6 h 30 lorsque je traverse le Cher et aperçois au loin le somptueux château de Chenonceau, BPF de l'Indre-et-Loire (km 353).
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Je dépasse un participant du brevet qui, à son coup de pédale, ne me semble pas en grande forme. Après avoir un peu discuté nous nous séparons et je m'arrête vers 7 h à la première boulangerie rencontrée où je prends un bon petit déjeuner. Je passe devant le château de Cheverny, le Moulinsart de Tintin (km 392) puis Chambord, BPF de l'Indre-et-Loire (km 410).
J'emprunte une belle piste cyclable qui longe la Loire et ai en point de mire pendant de longs kilomètres la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des Eaux. J'effectue une pause dans une boulangerie un peu avant le point de contrôle de Beaugency (BPF du Loiret). J'achète une appétissante fougasse aux saucisses que je dégusterai à Beaugency (km 435) où je me ravitaille dans une supérette avec trois tomates et quelques poignées de cerises. Je croise quelques participants attablés dans un restaurant. Je me cherche un coin d'ombre pour déjeuner.
Au cours des 100 prochains kilomètres m'attend la longue traversée de la Beauce vent de face ou de côté. Même si le parcours est plus plat, la moyenne est plus faible à cause du vent. Je roule aussi sans forcer excessivement. Je me mets moins de pression que la veille où je voulais arriver avant 22 h et le départ de la réceptionniste de l'hôtel à Loches. Pendant quelques kilomètres, je prends les roues bienvenues de 2 participants qui m'ont dépassé. Je fais le reste de la traversée de la Beauce tout seul. C'est finalement moins monotone que je le craignais. J'ai emprunté quelques routes boisées. Il fait surtout moins chaud que la veille. Au dernier pointage avant l'arrivée à Auneau (km 528), je retrouve quelques participants. Je me ravitaille dans une supérette ouverte et une boulangerie. Je passe avec plaisir devant le beau château d'Esclimont que nous connaissons bien au club car notre 200 emblématique qui traverse les 4 BPF de Gallardon, Maintenon, Monfort l'Amaury et Dampierre y passe ! Au km 552, je traverse Rambouillet et passe devant le château, point de départ de Paris-Brest-Paris. La traversée de la Vallée de Chevreuse est familière. Je passe à Auffargis et aux Essarts-le-Roi (km 565). Après avoir traversé la nationale 10, j'emprunte des petites routes moins connues. Avant l'arrivée à Andrésy, il y a une succession de cotes qui permettent d'éviter selon l'organisateur la circulation en région parisienne. Il est vrai que la traversée de plusieurs bois avant l'arrivée est plaisante. Je termine en bonne condition physique mais suis bien content d'arriver. J'effectue les derniers kilomètres en compagnie de Kilian du club de Bois d'Arcy qui l'a réalisé en fixie (!) et de Jacques qui vient de Marmande (proche du point de départ de Libourne). J'arrive à 20 h deux heures avant l'heure fatidique.
J'ai réalisé les 279 derniers kilomètres en 12 h 48 (2 h 20 de pause) à une moyenne de 21,8 km / h et un dénivelé de 1330 m.
Je profite bien de la collation pour réfléchir comment rentrer : train, RER A ou vélo ? Me sentant revigoré, je décide de rejoindre à vélo Montrouge à 35 km. J'ai la bonne surprise d'avoir le vent de dos et me sens léger après l'avoir eu de face pendant 600 km. Je gravis le Mont-Valérien et plonge sur Paris. J'arrive vers 22 h 45 à Montrouge.
Le lundi soir, je collecte mes numéros d'homologation des brevets de 200, 300, 400 et 600 km pour m'inscrire à Paris-Brest-Paris sur le site de l'ACP. Il reste une cinquantaine de places. Mon départ aura lieu le lundi 21 août à 6 h 00 (dernier départ). Je dois le faire en moins de 84 heures et donc arriver à Rambouillet avant le jeudi à 18 h !